Bien que la crise sanitaire fasse déjà peser une menace sur l’emploi, beaucoup de start-up d’Aix-Marseille continuent de recruter. Pourtant le recrutement reste un casse-tête pour les start-up, notamment en raison du manque de profils qualifiés en développement informatique. Mais il existe des raisons plus triviales qui expliquent la difficulté du “matching” entre start-up et demandeurs d’emploi. Tout d’abord, la terminologie en vigueur peut poser problème. “Un chargé de recrutement avec 15 ans de métier ne se tournera pas naturellement vers une offre d’emploi de ‘Talent Acquisition Manager’, qui est l’exact équivalent en start-up ”, souligne Solenne Savoia, coordinatrice de la French Tech Aix-Marseille. Le monde de la Tech possède en effet un jargon bien à lui, emprunté à la Silicon Valley. ‘’Cela vaut cependant pour tous les milieux professionnels’’, rappelle Solenne Savoia. Certains préjugés attenant au profil type “des startuppeurs” génèrent aussi de l’autocensure chez les candidats potentiels. Des clichés sur leur âge ou fonctionnement, qui occultent une réalité bien plus diversifiée à Aix-Marseille. Certaines start-up sont en effet vieilles de plus de 10 ans, embauchent des dizaines de personnes sur plusieurs continents et ont pour dirigeants des hommes et des femmes d’environ 40 ans – qui est l’âge moyen observé en France.
Aussi pour les aider à pourvoir les postes vacants, la French Tech Aix-Marseille vient de publier un Livre Blanc des métiers en start-up : trente “fiches-métiers” réalisées par Ignition Program, cabinet de recrutement spécialisé dans les startups, couplées d’interviews de salariés en poste dans des entreprises d’Aix-Marseille, pour informer sur les carrières possibles en startups. En fin de ce Livre Blanc, la French Tech Aix-Marseille propose un lexique bien étoffé.
Les salariés interviewés dans le Livre Blanc font quasiment tous la même observation : le fait de travailler dans une petite structure à effectif réduit et en croissance accélérée permet de mesurer très concrètement le produit de son travail, et pousse les collaborateurs à la polyvalence. On rencontre, parmi les salariés interviewés, une data scientist devenue cheffe de projets, un développeur “pur et dur” qui passe une partie significative de son temps à gérer la relation client, ou encore une responsable de com “poussée” par la croissance de son entreprise à créer et diriger tout un service marketing. “Travailler en start-up c’est l’opportunité d’ajouter une panoplie de cordes à son arc, car les salariés développent très souvent une polyvalence qui va bien au-delà de leur fiche de poste initiale”, conclut Jean-Baptiste Geissler.
Pour télécharger le Livre Blanc : https://lafrenchtech-aixmarseille.fr/emplois/